Crisis pre-electoral: oposición acepta invitación al diálogo pero pone condiciones

Haïti-Politique : « Des négociations oui, mais… », répond l’opposition à l’invitation du 19 novembre

Les cinq partis de l’opposition disent vouloir des négociations mais pas sans des signes clairs de l’Exécutif en faveur de la paix et l’apaisement politique, dans une lettre adressée au président Michel Martelly en réponse à son invitation pour définir un agenda de négociation le 19 novembre.

Dans leur réponse datée du 15 novembre et rendue publique ce 17 novembre, les partis réclament également un « facilitateur haïtien (…) pour aider à garder un climat serein au cours des échanges ».

« Le temps passe et la crise que connait le pays risque, à l’avenir, de prendre des proportions aux conséquences incalculables », indiquent Fusion, Kontra pèp la, Ayisyen pour Ayiti, Inite et le Mouvement patriotique de l’opposition démocratique (Mopod).

Le Mopod organise, ce 18 novembre, une manifestation baptisée « opération Burkina Faso », en référence à la chute en octobre dernier de Blaise Compaoré .

La lettre représente la seconde rebuffade essuyée par Martelly de la part de l’opposition dans le cadre du ballet de consultations enclenché depuis septembre.

L’opposition avait auparavant exigé des négociations, un agenda et des mises en place tout en déclarant qu’il y avait encore du temps.

A présent les partis soulignent que « les discussions devraient porter sur les différents aspects de la crise haïtienne notamment la question électorale, le fonctionnement indépendant et régulier des institutions de l’Etat, le processus de recouvrement de notre souveraineté… »

Au cœur de cet échange épistolaire, demeure l’enjeu des élections législatives partielles et municipales en retard de trois ans et qui ont été annulées en octobre dernier, faute d’un accord qui contente toutes les parties.

En janvier 2015, le parlement sera dysfonctionnel et plusieurs prêtent déjà au président l’intention de gouverner par décret. Michel Martelly n’a pour l’instant pas démenti ce penchant.

Pour le président du Senat, Dieusseul Simon Desras, l’enjeu véritable est ce scénario dans lequel, Martelly pourrait gouverner sans avoir à se soucier d’un parlement.

Parlant du « décès programmé de la démocratie représentative » dans une déclaration à l’occasion du 18 novembre, Desras estime que ce scénario « équivaudrait à un coup d’État flagrant contre la constitution (…) qui nécessiterait la légitime résistance du peuple haitien tout entier pour combattre cette imposture et punir les imposteurs ».

Le parlementaire assure que la faute du vide institutionnel attendu début 2015 ne revient pas aux sénateurs de l’opposition qui ont refusé toute séance autour de la loi électorale.

« Il est venu le temps pour les véritables artisans du blocage de cesser de s’abriter derrière l’écran de la propagande mensongère et de faire porter à d’autres le fardeau de leurs propres fautes et de leurs desseins inavoués et inavouables, mais longtemps découverts et éventés », déclare le président de l’assemblée nationale.

Par ailleurs, le parti Fanmi Lavalas s’est écarté de la position des partis signataires de la lettre, réclamant pour sa part la chute du gouvernement de Laurent Lamothe ainsi que la libération de ses proches en prison.

Les cinq partis ont, dans leur lettre, effleuré cette dernière question, en évoquant « des arrestations illégales, des persécutions politiques systématiquement exercées contre les adversaires du pouvoir ».

Une vingtaine de personnes ont été arrêtées lors de deux manifestations anti-Martelly en octobre. Mais le chef de l’Etat a nié la présence de prisonniers politiques sous son régime.

« Il ne nous est pas possible non plus, de ne pas vous signaler la nocivité des positions intempestives, sinon génocidaires, du type de celles tenues récemment par votre Ministre de la Communication, positions qui ne peuvent que polluer davantage une atmosphère politique déjà suffisamment toxique », ajoutent les partis de l’opposition.

Le ministre de la communication Rudy Hérivaux a utilisé le terme de « cafard » pour désigner les opposants dans un texte publié la semaine écoulée. Le rapprochement a très vite été fait avec le génocide rwandais compte tenu de la place de ce terme dans la propagande haineuse des Hutu.

AlterPresse

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